Vrai / Faux

Parmi toutes ces affirmations répandues sur la chalarose, lesquelles sont exactes ?

La maladie provient d'une mutation génétique d'un champignon local

Faux ! La chalarose est un champignon originaire d'Asie introduit par l'homme en Europe.

À consulter :


La chalarose du frêne, c'est comme la graphiose de l'orme

Faux ! La chalarose, ce n'est pas pareil que la graphiose.

Pour la graphiose de l’orme, le champignon est propagé par un scolyte et le champignon se développe ensuite dans les conduits de la sève et provoque la mort des arbres par embolie.

Durant l’épidémie de graphiose dans les années 60, bon nombre d’ormes adultes sont morts très rapidement, alors que la chalarose du frêne fait dépérir les arbres adultes de manière plus progressive.

Enfin, les volumes d’ormes sacrifiés à l’époque n’ont jamais représenté un niveau d’enjeu similaire à celui du frêne, ce qui distingue un peu plus les deux crises sanitaires.


La chalarose peut contaminer d'autres essences

Faux ! Il n'y a aucun risque de contamination à d'autres essences que le frêne.

En revanche, les différentes espèces de frênes européens (du genre Fraxinus) y sont plus ou moins sensibles.


Certains frênes sont résistants

Vrai ! Les investigations de la recherche ont permis de mettre en évidence l’existence d’une résistance d’origine génétique.

Néanmoins, cette résistance ne concerne qu’une faible part de la population européenne, de l’ordre de 1 %, ce qui n’empêchera pas d’assister à un effondrement dans les décennies à venir.


Dès que j’observe des symptômes, je dois vite couper tous mes frênes

Faux ! Inutile de couper tous ses frênes malades.

Bien que l’abattage des arbres les plus dégradés reste une mesure de bon sens garantissant notamment la sécurité des usagers, la situation n’impose que rarement de récolter tous les frênes dans l’urgence, dans la mesure où les peuplements adultes dépérissent progressivement et de manière hétérogène.

Qui plus est, les récoltes anticipées accroissent le risque de supprimer des arbres potentiellement résistants et d’engorger les marchés.

À consulter :


Même malades, je peux vendre mes frênes

Vrai ! On peut vendre des frênes malades.

En dehors des nécroses localisées dans les rameaux et aux collets, le champignon est absent de la grume. Le bois reste commercialisable sans perte de valeur, en purgeant la base si nécessaire. 

En revanche, lorsque l’arbre est mort, il est colonisé par d’autres parasites (pourritures, insectes) susceptibles de déprécier les produits commercialisables.


J’ai un arbre qui ne présente aucun symptôme, il est donc résistant ?

Vrai et Faux ! Un arbre asymptomatique peut être un arbre résistant, mais ce peut aussi être un arbre qui n’a pas été en contact avec le champignon responsable de la maladie.

Dans ce cas, l’absence de symptômes n’est pas le signe d’une résistance mais de ce l’on appelle un phénomène « d’évitement ».


La Chine ne veut plus importer les bois de frêne européens à cause de la chalarose

Vrai ! En conséquence de l’épidémie de chalarose, les marchés chinois tiennent depuis 2014 un embargo sur les bois ronds de frêne européens pour se prémunir des risques d’introduction du pathogène.

Néanmoins, les marchés chinois acceptent les bois sciés tant que l’épaisseur des produits n’excède pas 30 mm, pour une plus grande efficacité des produits de traitement par imprégnation.

Les productions européennes de frêne qui se destinent pour 90 % des volumes vers l’export, se satisfont en conséquence de la demande vietnamienne, toujours soutenue.


Lorsqu’un mes frênes atteint de chalarose provoque un accident ou menace la sécurité du public, je ne peux pas être tenu pour responsable, car la maladie est connue depuis longtemps par les autorités

Faux ! Réglementairement, un propriétaire forestier demeure responsable des dommages que ses arbres occasionnent à autrui.

Non seulement, le contexte « chalarose » ne lui permet pas de s’affranchir de ses obligations de propriétaire en cas de sinistre, mais il requiert de sa part une vigilance accrue. En effet, il ne devra pas hésiter à intervenir en amont pour réaliser des mises en sécurité le long des routes et chemins parcourus par le public en prélevant les arbres « manifestement dangereux ».

Cette démarche de veille est d’autant plus opportune que les assurances « responsabilité civile » (incluses notamment dans l’adhésion à un syndicat forestier) pourraient ne pas prendre en charge les frais d’un éventuel sinistre.

En effet, existent parfois dans les clauses des contrats d’assurance, des exclusions générales de prise en charge, parmi lesquelles on relève des principes de « défaut de gestion ». Par exemple, la situation suivante « Sont exclues de la garantie, les dommages matériels et/ou corporels causés par autrui résultant de la chute de branches d’arbres sénescents (dépérissants) ou morts, et/ou de la chute de ces arbres ».

Analyse juridique par Marie Pillon, FRANSYLVA Hauts-de-France