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Interview de Samuel Lemonnier

Interview de Samuel Lemonnier, gérant des pépinières LEMONNIER.
Octobre 2018

Qu’est devenu le verger à graines de frênes que vous aviez installé à proximité de la pépinière ?

Il a produit pendant plus de 10 ans des semences étiquettes roses, c’est-à-dire certifiées comme matériel forestier réglementé qualifiées sous le nom Verger à Graines Les Ecoulouettes. Aujourd’hui, le verger est utilisé pour l’expérimentation sur la résistance du frêne à la chalarose.

Lorsque vous produisiez des plants de frênes, quel était en moyenne le niveau annuel de la production ?

Dans les années 2000, le frêne était la 6ème essence feuillue avec plus de 500 000 plants plantés en France pour descendre à moins de 300 000 en 2008 et tomber à 0 aujourd’hui. Il suivait dans ce sens la courbe des feuillus secondaires dont font partie les érables, le merisier et le châtaignier. La vente en France de ces 4 essences est passée de 2 millions à 1, 2 millions entre 2000 et 2008.

Quand avez-vous arrêté la production ?

Nous avons arrêté la production dans un but forestier dans les années 2010. C’est la période à laquelle nous avons été associés au groupe de travail de recherche européenne FRAXBACK qui réunit tous les organismes nationaux de recherches sur le sujet. À cette date, nous avons continué à recevoir des demandes de Frêne à destination de l’ornement et le paysage où l’information est moins bien passée qu’en forêt.

Cet arrêt de production a-t-il eu une répercussion sur la demande en plants d’autres essences forestières ?

Cet arrêt a eu peu d’impact sur les autres essences forestières puisque le nombre de plants plantés est passé de 65 millions en 2000 à 25 millions (aujourd’hui toutes essences confondues). Nous faisons surtout face aujourd’hui à une baisse importante des plantations commencée depuis une quinzaine d’année.

Menez-vous des expérimentations sur la sélection d’autres essences de frênes ou de variétés de frênes qui pourraient être plantés avec succès ? Si oui, pouvez-vous détailler ces actions ?

Il est trop tôt aujourd’hui pour savoir si les recherches auxquelles nous participons seront un succès. Nous collaborons avec l’INRA et notamment Arnaud Dowkiw dans le cadre du projet CHALFRAX, à la recherche de frênes résistants. Nous préservons cette génétique prometteuse, soit par bouture, soit par greffage. Le chemin est encore long avant de retrouver des plantations de frênes résistants dans nos forêts.

Propos recueillis par François-Xavier Valengin, CRPF Hauts-de-France.