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Interview de Martin Poupart

Questions à Martin POUPART, Gérant de l’entreprise SARL Poupart (10), membre de la commission Forêt de la Fédération Nationale des Entrepreneurs des Territoires (FNEDT).

Décembre 2019.

Que représente le frêne dans votre quotidien ? Dans quelles circonstances avez-vous pris connaissance de la chalarose ?

La maladie saute dorénavant tout de suite aux yeux, car toutes les parcelles sont touchées. Les chantiers de coupes sanitaires se multiplient. Personne ne peut plus l'ignorer.

Nous devons donc nous adapter. Que devons-nous faire après les coupes sanitaires ?

Il y a parfois un risque de déstabilisation des peuplements en place et d'impasses sylvicoles. La chalarose fait également évoluer les marchés habituels du frêne en France. Nous devons trouver des solutions à l'export car le marché interne ne permet pas d'absorber tous les volumes de frêne chalarosés.


Comment la maladie impacte-t-elle votre façon de travailler ?

En tant qu’entrepreneur de travaux, il faut faire particulièrement attention à la sécurité des opérateurs en bûcheronnage.

Le frêne atteint par la chalarose devient très cassant et ne se comporte pas comme habituellement.

Le travail est plus dangereux. Lors de l'abattage, notamment avec câblage, les risques de casse du houppier et de chutes de branches sont réels.

Il faut bien veiller à mentionner ce risque spécifique dans la fiche de sécurité du chantier que nous transmettons à nos salariés.

Par ailleurs, cela complique également le débardage des houppiers, plus cassants, pour le bois énergie.


En quoi votre travail d'entrepreneur de travaux vous semble utile à la gestion de la crise ?

Les entrepreneurs de travaux forestiers sont toute la journée sur le terrain, en forêts privées ou publiques.

Outre le fait que nous sommes présents lors des coupes sanitaires (abattage, débardage ou déchiquetage) et lors du reboisement, nous pouvons également signaler l'apparition de la maladie.

Nous pouvons et devrions participer au rôle de vigie sur la santé des forêts.

Les ETF en reboisement peuvent eux également participer aux débats pour trouver des solutions technico-économiques pour le renouvellement des peuplements atteints.


En quoi le projet CHALFRAX apporte-il des éléments dans votre pratique ?

Grâce à ce projet que suit notre Fédération, la FNEDT, nous appréhendons mieux les différents enjeux liés à ce problème sanitaire.

Ces éléments quantitatifs et qualitatifs doivent être partagés entre tous les acteurs de la filière, en régions et au niveau national, pour pouvoir trouver ensemble des solutions.