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Interview de Marie-Hélène Larivière

Interview de Marie-Hélène Larivière, technicienne au service forestier de la DDTM du Nord et correspondante-observatrice du DSF.

Décembre 2018.

Que représente le frêne dans votre quotidien ? Dans quelles circonstances avez-vous pris connaissance de la chalarose ?

Le frêne est une essence assez présente dans le département, puisqu’il représentait environ 10 % des surfaces boisées du Nord.

On le rencontre souvent en mélange avec le chêne ou l’aulne selon la situation. Bien adapté aux conditions édaphiques et climatiques de la région, il a été très utilisé dans les boisements de terres agricoles des années 80.

En tant que correspondante observatrice du DSF, j’ai appris rapidement la découverte de la maladie dans la Haute-Saône en 2008 puis dans le Pas-de-Calais en automne 2009.

Comment ont évolué les territoires de votre circonscription et comment avez-vous mesuré l’ampleur de la situation ?

Dès le printemps 2010, les correspondants locaux ont été formés à la reconnaissance des symptômes en vue d’identifier les arbres susceptibles d’être atteints.

Une prospection d’une grande partie des massifs, où cette essence est connue, a permis les prélèvements d’échantillons.

L’analyse en laboratoire a confirmé ou infirmé la présence du champignon et c’est ainsi qu’à la fin de l’année 2010, nous savions que le sud du département du Nord était largement contaminé.

En quoi votre mission de correspondante-observatrice vous a-t-elle été utile face à la maladie ?

Face à une maladie comme la chalarose, inconnue jusque là, le fait d’appartenir au réseau du DSF permet d’être informée très rapidement de l’évolution des connaissances sur le pathogène.

Cela permet également d’être réactif vis à vis des partenaires forestiers et de transmettre les informations aux acteurs concernés : présidents des syndicats des propriétaires, gestionnaires, pépiniéristes, propriétaires, élus...

Comment ressentez-vous les perturbations provoquées par la chalarose
dans vos autres missions forestières ?

Au bout de 10 ans de présence, la maladie a entraîné des dépérissements progressifs plus ou moins importants selon les peuplements, notamment la situation géographique et la proportion de frêne qui les composent.

Les programmes de coupe ont du être modifiés : éclaircies non prévues, coupes rases exceptionnelles, orientations de gestion modifiée dans les PSG et les documents d’aménagement des forêts publiques.

En quoi pensez-vous que le projet CHALFRAX puisse apporter une réponse à cette crise ?

Apporter des informations et des témoignages qui pourront aider les propriétaires à prendre des décisions les plus adaptées.

Propos recueillis par B. Cano, CRPF Hauts de France.