
Biologie
Le champignon est disséminé très facilement par le vent.
Il colonise les feuilles et jeunes rameaux l'été, et provoque des nécroses au collet en cas de forte infection. Il ne se propage pas par les vaisseaux du bois, et est incapable de coloniser l’ensemble de l’arbre.
La biologie de la chalarose est donc très différente de celle de la graphiose de l’Orme, et toute analogie est impossible entre ces deux maladies.
Le cycle biologique d’H. fraxineus répond à des fonctionnements connus de champignons ascomycètes et se déroule en deux phases :
- Une phase sexuée (H. fraxineus), dont les organes spécifiques sont produits dans la litière, sur les pétioles de feuilles de frêne tombées au sol, et émettent de juillet à septembre de grandes quantités d’ascospores.
- Une phase asexuée (C. fraxinea), dont la croissance du mycélium est végétative (c'est-à-dire à l’identique sur le plant génétique). Sous cette forme, le champignon émet un autre type de spores (conidiospores) qui ne joue probablement aucun rôle de dissémination de la maladie mais remplit une fonction de reproduction (gamètes).

Les ascospores sont disséminées très facilement par le vent et vont germer sur les feuilles de juillet à septembre. Le pathogène colonise le limbe puis le pétiole des feuilles en provoquant des nécroses plus ou moins visibles, pour atteindre les jeunes rameaux. Le champignon ne présente qu’une faible propension à infecter directement des tissus trop âgés (rameaux ou branches de plus de 2 ans).
A l’inverse de la graphiose de l’Orme (Ophiostoma novo-ulmi), le champignon ne se propage pas par les vaisseaux du bois (dans le tronc), ce qui le rend incapable de coloniser l’ensemble de l’arbre. La biologie de la chalarose est donc très différente de celle de la maladie de l’orme, et toute analogie est alors impossible.
Dans des conditions de forte densité d’innoculum (litière abondante fortement colonisée), H. fraxineus peut provoquer des nécroses corticales au collet des arbres. Celles-ci sont ensuite rapidement envahies par d’autres champignons comme l’Armillaire. Pour le moment, les mécanismes de cette contamination ne sont pas bien connus. Il est fréquemment constaté que ces nécroses restent circonscrites sur de faibles hauteurs. En revanche, lorsqu’elles s’étendent à toute la section de l’arbre, elles participent à son dépérissement.
Propagation
La dissémination aérienne des ascospores du champignon est reconnue comme le mode le plus efficace de propagation dans un contexte de colonisation de « proche en proche » à partir d’une zone contaminée.
Il est fort probable que le commerce de plants infectés (ornementaux et forestiers) ait joué un rôle important dans la propagation à longue distance du champignon.
Cela pourrait expliquer l’apparition soudaine de foyers isolés, comme dans le Pas-de-Calais, en 2009.